Quelle alimentation adopter dans le cadre d’un diabète gestationnel ?


Par Audrey Minoux, diététicienne au sein du réseau de santé Pôle APSA



Le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance au sucre avec augmentation de la glycémie (quantité de sucre dans le sang) plus ou moins importante. Il est diagnostiqué pour la première fois au cours de la grossesse.

Cette anomalie de la tolérance au sucre est transitoire : elle apparaît généralement au courant du 2ème trimestre de la grossesse et disparaît après l’accouchement. Chez les femmes avec un diabète gestationnel, l’adaptation du pancréas est insuffisante et la sécrétion d’insuline n’augmente pas suffisamment pour pallier à l’insulino-résistance d’où l’apparition d’une hyperglycémie. En France, le diabète gestationnel touche 7 % des femmes enceintes.


QUELS SONT LES FACTEURS DE RISQUE DU DIABÈTE GESTATIONNEL ?

Ces derniers sont bien identifiés :

  • Surpoids ou obésité : IMC (Indice de Masse Corporelle) > 25 kg/m avant la grossesse
  • Antécédents familiaux de diabète chez les parents de 1er degré (parents, frère, sœur)
  • Âge supérieur à 35 ans
  • Antécédents de macrosomie fœtale (bébé de plus de 4 kg à la naissance ou avec un poids de naissance supérieur au 90e percentile pour l’âge gestationnel)
  • Antécédents de diabète gestationnel lors d’une précédente


QU’EST-CE QUE LA PATIENTE VA DEVOIR FAIRE ? QUEL TRAITEMENT ?

Le médecin va lui demander de contrôler son alimentation et de pratiquer une surveillance de ses glycémies. En premier lieu, il l’orientera vers une diététicienne ou un médecin endocrinologue qui l’aidera à manger plus équilibré. Il l’incitera également à avoir, si le gynécologue l’autorise, une activité physique régulière. Si ces mesures hygiéno-diététiques ne suffisent pas, il pourra être amené à lui prescrire des injections d’insuline.


EN QUOI CONSISTENT CES MESURES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES ?

Adopter une alimentation équilibrée et suivre les conseils diététiques sont essentiels pour le contrôle de la glycémie et se sentir bien pendant la grossesse. Il n’existe pas de régime spécial diabète gestationnel à proprement parler, il faut simplement avoir une alimentation variée et équilibrée. Il ne s’agit pas d’un régime restrictif, le but n’étant pas de maigrir mais d’éviter les hyperglycémies répétées et de limiter la prise de poids pendant la grossesse.


AU COURS DE LA JOURNÉE :

  • Favoriser les repas en petite quantité et y intégrer des collations : par exemple, 3 repas légers et 2 collations par jour. Cela évitera un pic de sucre dans le
  • Éviter de manger trop de glucides lors d’un même repas (issus des féculents, fruits, produits sucrés).
  • Intégrer aux repas principaux 1 portion de légumes, 1 portion de féculents et 1 portion de protéines (végétales ou animales).
  • Ne pas sauter de
  • Privilégier un petit-déjeuner riche en protéines et en fibres

 

QUELQUES CONSEILS POUR CHAQUE FAMILLE D’ALIMENTS


1. Une assiette avec des aliments à faible indice glycémique


Les aliments à faible indice glycémique doivent être prioritaires sur la liste de course. Ce sont ces aliments :

  • qui auront le moins d’effet sur la glycémie durant les deux heures suivant leur ingestion ;
  • qui se décomposent le plus lentement (évitant d’avoir à nouveau faim trop vite).


En cas de diabète gestationnel, ce sont les aliments avec une charge glycémique faible et moyenne qui sont recommandés comme :

  • les céréales : le pain aux céréales, le quinoa, les flocons d’avoine, le blé
  • la majorité des légumes secs : les haricots rouges/ blancs, les fèves, les lentilles, les pois
  • la plupart des fruits et légumes frais.


2. Des protéines animales ou végétales pour accompagner


Afin d’équilibrer les niveaux de sucre dans le sang, on peut ajouter des aliments contenant des protéines animales ou végétales comme :

  • les différents poissons maigres ou gras : saumon, sardine, maquereau
  • les différentes viandes ou volailles
  • les œufs
  • les légumineuses
  • Des graisses insaturées pour l’assaisonnement

Il ne faut surtout pas supprimer les acides gras insaturés, mono-insaturés et poly-insaturés qui contribuent à faire baisser le taux de triglycérides dans le sang et à prévenir l’apparition de maladies cardiovasculaires. Parmi eux, les Oméga 3, 6 et 9 que l’on trouve dans l’huile d’olive, l’huile de colza, l’avocat, les petits poissons gras (sardine, maquereau, hareng) mais aussi les oléagineux (noix, noisette, amande) qui seront à consommer quotidiennement.


3. Le plein de vitamines et minéraux


La vitamine D est également importante, car elle joue un rôle primordial dans la croissance du fœtus et elle permet de réguler la glycémie. Le zinc permet quant à lui d’améliorer le métabolisme du glucose et la sensibilité à l’insuline. On le trouve notamment dans la viande, les fruits de mer, les graines de sésame et les noix, les céréales complètes ou encore le cacao cru.


4. Boissons : l’hydratation est importante !


Il faut éviter les boissons sucrées (sodas, jus de fruits, sirops, thé et café sucrés, eaux aromatisées sucrées). Vous pouvez les remplacer par de l’eau (plate, gazeuse ou aromatisée sans sucre ajouté), thé et café sans sucre. 1,5L d’eau par jour est recommandé !


Exemple de repas :

  • EN ENTRÉE : Artichaut vinaigrette
  • PUIS sardines à la moutarde, blettes braisées et 1 poignée de frites de patate douce au four
  • EN DESSERT : 2 petits suisse nature et 1/2 pomelo



Attention aux publicités « mensongères »

Attention à ne pas tomber dans le piège des gâteaux sans sucres ou avec moins de sucre. En regardant leur composition, ils sont encore très sucrés ou le sucre est remplacé par des édulcorants non conseillés lorsque l’on est enceinte.


On peut s’octroyer un petit plaisir de temps en temps (gâteaux ou biscuits), mais il vaut mieux les consommer à la fin du repas, après avoir mangé des légumes car cela va permettre de limiter l’élévation de la glycémie. Les aliments sucrés isolés élèvent beaucoup plus la glycémie que s’ils sont intégrés dans un repas. Par exemple, si l’on sait que l’on va manger un dessert, on diminue légèrement la quantité de féculents pendant le repas.

CONCLUSION

De par leur apport en glucides rapidement assimilables, les jus de fruits ont été classés par le PNNS dans la catégorie des boissons sucrées et la recommandation est d’essayer de ne pas dépasser un verre d’environ 150 ml par jour. Les jus de fruits ne peuvent pas remplacer de manière systématique les fruits entiers, qui restent essentiels pour l’apport en fibres, la mastication, la satiété, et permettent une meilleure régulation de la glycémie.


Sources :

Lettre Information Diabète Santé du CeeD - Hiver 2021 

www.mydiabby.com/guide-diabete-gestationnel

www.ameli.fr/assure/sante/themes/diabete-gestationnel/traitement-suivi-femme-enceinte-bebe



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