Par Audrey Minoux, diététicienne au sein du réseau de santé Pôle APSA
Le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance au sucre avec augmentation de la glycémie (quantité de sucre dans le sang) plus ou moins importante. Il est diagnostiqué pour la première fois au cours de la grossesse.
Cette anomalie de la tolérance au sucre est transitoire : elle apparaît généralement au courant du 2ème trimestre de la grossesse et disparaît après l’accouchement. Chez les femmes avec un diabète gestationnel, l’adaptation du pancréas est insuffisante et la sécrétion d’insuline n’augmente pas suffisamment pour pallier à l’insulino-résistance d’où l’apparition d’une hyperglycémie. En France, le diabète gestationnel touche 7 % des femmes enceintes.
Ces derniers sont bien identifiés :
Le médecin va lui demander de contrôler son alimentation et de pratiquer une surveillance de ses glycémies. En premier lieu, il l’orientera vers une diététicienne ou un médecin endocrinologue qui l’aidera à manger plus équilibré. Il l’incitera également à avoir, si le gynécologue l’autorise, une activité physique régulière. Si ces mesures hygiéno-diététiques ne suffisent pas, il pourra être amené à lui prescrire des injections d’insuline.
Adopter une alimentation équilibrée et suivre les conseils diététiques sont essentiels pour le contrôle de la glycémie et se sentir bien pendant la grossesse. Il n’existe pas de régime spécial diabète gestationnel à proprement parler, il faut simplement avoir une alimentation variée et équilibrée. Il ne s’agit pas d’un régime restrictif, le but n’étant pas de maigrir mais d’éviter les hyperglycémies répétées et de limiter la prise de poids pendant la grossesse.
AU COURS DE LA JOURNÉE :
1. Une assiette avec des aliments à faible indice glycémique
Les aliments à faible indice glycémique doivent être prioritaires sur la liste de course. Ce sont ces aliments :
En cas de diabète gestationnel, ce sont les aliments avec une charge glycémique faible et moyenne qui sont recommandés comme :
2. Des protéines animales ou végétales pour accompagner
Afin d’équilibrer les niveaux de sucre dans le sang, on peut ajouter des aliments contenant des protéines animales ou végétales comme :
Il ne faut surtout pas supprimer les acides gras insaturés, mono-insaturés et poly-insaturés qui contribuent à faire baisser le taux de triglycérides dans le sang et à prévenir l’apparition de maladies cardiovasculaires. Parmi eux, les Oméga 3, 6 et 9 que l’on trouve dans l’huile d’olive, l’huile de colza, l’avocat, les petits poissons gras (sardine, maquereau, hareng) mais aussi les oléagineux (noix, noisette, amande) qui seront à consommer quotidiennement.
3. Le plein de vitamines et minéraux
La vitamine D est également importante, car elle joue un rôle primordial dans la croissance du fœtus et elle permet de réguler la glycémie. Le zinc permet quant à lui d’améliorer le métabolisme du glucose et la sensibilité à l’insuline. On le trouve notamment dans la viande, les fruits de mer, les graines de sésame et les noix, les céréales complètes ou encore le cacao cru.
4. Boissons : l’hydratation est importante !
Il faut éviter les boissons sucrées (sodas, jus de fruits, sirops, thé et café sucrés, eaux aromatisées sucrées). Vous pouvez les remplacer par de l’eau (plate, gazeuse ou aromatisée sans sucre ajouté), thé et café sans sucre. 1,5L d’eau par jour est recommandé !
Exemple de repas :
Attention à ne pas tomber dans le piège des gâteaux sans sucres ou avec moins de sucre. En regardant leur composition, ils sont encore très sucrés ou le sucre est remplacé par des édulcorants non conseillés lorsque l’on est enceinte.
On peut s’octroyer un petit plaisir de temps en temps (gâteaux ou biscuits), mais il vaut mieux les consommer à la fin du repas, après avoir mangé des légumes car cela va permettre de limiter l’élévation de la glycémie. Les aliments sucrés isolés élèvent beaucoup plus la glycémie que s’ils sont intégrés dans un repas. Par exemple, si l’on sait que l’on va manger un dessert, on diminue légèrement la quantité de féculents pendant le repas.
De par leur apport en glucides rapidement assimilables, les jus de fruits ont été classés par le PNNS dans la catégorie des boissons sucrées et la recommandation est d’essayer de ne pas dépasser un verre d’environ 150 ml par jour. Les jus de fruits ne peuvent pas remplacer de manière systématique les fruits entiers, qui restent essentiels pour l’apport en fibres, la mastication, la satiété, et permettent une meilleure régulation de la glycémie.
Sources :
Lettre Information Diabète Santé du CeeD - Hiver 2021
www.mydiabby.com/guide-diabete-gestationnel
www.ameli.fr/assure/sante/themes/diabete-gestationnel/traitement-suivi-femme-enceinte-bebe
Face à une situation qui s'aggrave,
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