Par Clément Dubal, éducateur médico-sportif au sein du réseau de santé Pôle APSA
Vous savez déjà que l’activité physique est bonne pour la santé. Qu’en est-il pendant la grossesse ? Est-ce que les femmes enceintes doivent arrêter de faire du sport ? Y a-t-il une manière sécurisante de faire de l’exercice qui serait plus profitable pour la femme et son bébé ? On ne peut pas tout faire comme avant. Vous avez raison de vous interroger sur la place que doit occuper l’activité physique pendant cette période de la vie.
La grossesse n’est pas une maladie. C’est une étape de la vie qui présente de grands bouleversements hormonaux et mécaniques dans l’organisme.
Voici 8 changements physiologiques liés à la grossesse :
Encore beaucoup de femmes et d’hommes pensent que la grossesse doit être un temps où il faut « rester tranquille » pour réduire le risque de fausse couche et de complications néonatales. Or, on sait aujourd’hui qu’une activité physique adaptée à la situation de la femme enceinte ne présente aucun risque pour la santé du fœtus, bien au contraire.
C’est l’inactivité physique que les femmes enceintes doivent craindre, et non l’exercice !
Voici quelques-uns des problèmes auxquels elles s’exposent si elles ne font pas régulièrement une activité physique :
On sait maintenant qu’un mode de vie physiquement actif réduit les risques de problèmes sur la santé maternelle, foetale et néonatale.
Voici 9 effets bénéfiques de l’activité physique pendant la grossesse :
Avant que la femme enceinte ne se mette à l’exercice, il est préférable de toujours demander conseil à son médecin et/ou sage-femme. Même si cela est peu fréquent, il peut y avoir des contre-indications.. Si vous êtes plutôt du genre sédentaire, il n’est pas trop tard pour mettre plus de mouvement dans votre vie. Dans tous les cas, sportive ou non et quelle que soit l’activité, ne dérogez jamais à cette règle : écoutez vous et arrêtez-vous à la moindre gêne. C’est vous qui décidez de ce que vous pouvez faire. L’essentiel est de ne pas rester inactive.
Activités conseillées :
Activités déconseillées :
De manière générale, ce sont tous les sports violents, qui entraînent des chocs ou des secousses ainsi que les activités à fort risque de chutes..
La grossesse peut déjà être considérée en soit comme un sport d’endurance. Il est donc important de doser ses efforts et connaître ses limites. Tout excès peut entraîner des risques d’hypoxie, c’est-à-dire un manque d’oxygénation chez l’enfant. L’intensité recommandée est de faible à modérée. La femme enceinte doit toujours être capable de parler tout au long des exercices. Il est aussi important de penser à s’hydrater régulièrement avant, pendant et après les séances pour éviter un risque de déshydratation pour la maman et le bébé. Donc oui, on peut faire du renforcement musculaire et du cardio doux avec un objectif raisonnable et confortable. Ce n’est pas pendant la grossesse que l’on progresse, que l’on s’entraîne dur, que l’on y va à fond. Le sport pendant la grossesse c’est spécifique, et ça ne se prend pas à la légère.
Les scientifiques estiment que la femme enceinte devrait pratiquer au minimum 3 séances d’activités physiques par semaine, même si une pratique journalière est recommandée. En l’absence de complication médicale et obstétricale, la durée recommandée est minimum 150 à 180 minutes par semaine d’activité physique d’intensité modérée, réparties régulièrement au cours de la semaine. Une session d’activité physique doit durer, si possible au minimum, 10 à 15 minutes. Pour les femmes inactives, allez-y progressivement en augmentant au fur et à mesure la durée de vos sessions. Cette durée doit être adaptée à l’état de santé, à la condition physique et à l’évolution de la grossesse. Il est recommandé de ne pas dépasser 60-90 minutes par session, pour éviter une hyperthermie.
Il se caractérise par un taux de sucre trop élevé dans le sang. La plupart du temps cette pathologie disparaît après l’accouchement. Les traitements médicamenteux contre le diabète sont contre-indiqués pendant la grossesse. La prise en charge consiste alors à suivre une alimentation équilibrée associée à une surveillance rigoureuse de la glycémie. Si la femme n’a pas de contre-indication, le fait de rester active permettra d’aider à réguler la glycémie. En cas de diabète plus sévère, une ou plusieurs injections d’insuline par jour seront peut-être nécessaires.
Sources : Lettre Information Diabète Santé du CeeD - Printemps 2020
https://www.has-sante.fr/jcms/p_3084460/fr/referentiel-de-prescription-d-activite-physique-etsportive-pendant-la-grossesse-et-en-post-partum
http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/loisir-sport/BrochureActivePourLaVie2019_WEB.PDF
https://www.federationdesdiabetiques.org/information/diabete-gestationnel
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