La situation en France

Les chiffres concernant la France sont communiqués par Santé Publique France, à partir de l’observatoire GEODES, qui analyse les données nationales, mais aussi les disparités régionales. 


La prévalence continue à augmenter,

mais l’incidence commence à diminuer

La France est un des pays où il est difficile de suivre l’évolution épidémiologique d’une maladie, dans le cas présent la prévalence du diabète (soit la fréquence). Les chiffres officiels sont ceux de l’Assurance maladie, concernant les sujets adultes traités par médicament(s) pour le diabète soit en 2019, 3,5 Mrd de personnes (= 5,2 % de la population), avec une prévalence plus élevée chez l’homme.

Toutefois, tous les diabétiques ne sont pas traités par médicament pour le diabète (sous contrôle alimentaire et activité physique par exemple) et un nombre non négligeable de personnes en France ignorent leur dia­bète. L’enquête ESTEBAN, conduite entre 2014 et 2016, conclut à une fréquence de 1,2 % de diabètes non traités par médicament et 1,7 % de diabètes méconnus par les personnes affectées.

On peut donc raisonnablement fixer la prévalence du diabète en France à 8,1 % de la population, qui est d’ailleurs le chiffre retenu par l’IDF dans son Atlas, soit 5,4 Mrd de personnes.

Par contre, il existe deux évidences concernant l’évolution de la situation et la disparité régionale, qui ne cessent de se confirmer.

  • La prévalence du diabète a augmenté régulièrement entre 2010 et 2019, en moyenne de + 0,9 % par an chez les hommes et + 0,4 % par an chez les femmes. Les taux les plus élevés sont retrouvés dans la tranche d’âge entre 65 et 80 ans.
  • Par contre, l’incidence (= nombre de nouveaux cas par an) a commencé à diminuer sur la période de 2012 à 2017, en moyenne de –2,6 % chez les hommes et de –3,9 % chez les femmes. Le pic maximal de survenue se situe autour de l’âge de 65 ans.



Il existe une très grande disparité selon les régions qui continue à s’aggraver.

En prenant en compte les chiffres, sous-­estimés, de l’Assurance maladie (soit une moyenne de 5,2 %), on peut distinguer en France les régions :

  • à très haute prévalence (entre 7,5 et 9,6 %) avec en ordre décroissant la Réunion (1re région de France), la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane
  • à haute prévalence (entre 5 et 6,5 %) comprenant les Hauts­-de-France, le Grand-­Est, l’Ile­-de-­France, le Centre-­Val de Loire et la Bourgogne Franche-­Comté.
  • à prévalence modérée (entre 4,5 % et 4,9 %), à savoir Provence­ Alpes-­Côtes d’Azur, Normandie, Auvergne et Rhône-­Alpes, Occitanie et Nouvelle-­Aquitaine.
  • à prévalence faible, comprenant la Corse (4,3 %), les Pays de la Loire (4,1 %) et surtout la Bretagne (3,4 %).


On retrouve les mêmes disparités régionales très marquées au niveau des complications chroniques, avec toutefois une tendance à une améliora­tion, en particulier au niveau du nombre d’hospitalisations motivées par ces complications. Seul le nombre de plaies du pied progresse, mais pas celui des amputations, ce qui est le plus important. Le nombre d’accidents vasculaires cérébraux, qui avait augmenté entre 2010 et 2016, s’est depuis stabilisé, tout comme est stable le taux d’hospitalisations pour infarctus du myocarde et mise sous dialyse. Ces données montrent une amélioration, compte tenu de l’augmentation concomitante du nombre de patients.


Autre nouvelle positive, l’amélioration de la prise en charge médicale, qui est évidente notamment au niveau de la prévention rénale, des suivis cardiologique et ophtalmologique.



CONCLUSION

L’analyse de ces chiffres peut inquiéter, essentiellement par l’augmentation de la prévalence et du coût du diabète. Mais on doit surtout retenir les élé­ments positifs que sont la diminution récente de l’incidence en France, la sta­ bilité des complications et l’amélioration de la prise en charge médicale.

Référence :

Le diabète : Mieux le comprendre pour mieux vivre. Michel Pinget, Michel Gerson. John Libbey Eurotext, 6 janv. 2022.

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